Le changement climatique constitue l’un des défis les plus cruciaux de notre époque. Face à ce péril global, la régulation juridique apparaît comme une arme essentielle pour limiter l’impact des activités humaines sur l’environnement. Cet article se propose d’explorer les différentes approches législatives et réglementaires prises pour contrecarrer la menace climatique.
L’émergence d’une régulation internationale du changement climatique
L’année 1992 marque un tournant clé avec l’adoption de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC). Cette convention fixe comme objectif principal la stabilisation des concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère à un niveau qui empêche toute perturbation anthropique dangereuse du système climatique.
En 1997, le Protocole de Kyoto est adopté, imposant aux pays industrialisés des réductions quantifiées et juridiquement contraignantes de leurs émissions de gaz à effet de serre. Toutefois, son efficacité a été limitée par le refus de certains pays majeurs, comme les États-Unis, de le ratifier.
C’est en 2015 que la communauté internationale s’accorde finalement sur un accord universel et contraignant avec l’Accord de Paris. Celui-ci vise à contenir le réchauffement climatique bien en-dessous de 2°C par rapport aux niveaux préindustriels et à poursuivre l’action pour limiter la hausse des températures à 1,5°C.
L’approche nationale face au défi du changement climatique
Dans cette perspective globale, chaque État est appelé à développer sa propre stratégie nationale pour atteindre les objectifs fixés. A titre d’exemple, la France a adopté en 2015 la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte qui fixe plusieurs objectifs ambitieux en matière d’énergie et de climat.
Aux États-Unis, malgré le retrait temporaire de l’Accord de Paris sous l’administration Trump, plusieurs États ont mis en place leurs propres politiques environnementales. La Californie, par exemple, a adopté une régulation stricte sur les émissions automobiles et a mis en œuvre une politique ambitieuse d’énergies renouvelables.
Rôle crucial du droit privé dans la lutte contre le changement climatique
Néanmoins, il ne faut pas négliger le rôle important que peut jouer le droit privé dans cette lutte. En effet, face à l’inaction des pouvoirs publics, plusieurs actions en justice ont été intentées par des citoyens ou des ONG pour contraindre les gouvernements ou les entreprises à agir. Ces actions judiciaires peuvent prendre différentes formes : recours pour inaction climatique contre un État ou encore action en responsabilité environnementale contre une entreprise polluante.
L’affaire « Urgenda » aux Pays-Bas constitue un exemple marquant : en 2015, la justice néerlandaise a ordonné au gouvernement d’intensifier ses efforts pour réduire les émissions nationales de gaz à effet de serre. Ce jugement historique a ouvert la voie à d’autres actions similaires dans le monde entier.
Vers une reconnaissance des droits environnementaux ?
Au-delà des régulations existantes visant à limiter les émissions polluantes, certains plaident aujourd’hui pour une évolution plus profonde du droit international afin de reconnaître explicitement les droits environnementaux. Cette démarche vise notamment à consacrer un droit fondamental à un environnement sain ou encore le principe d’une « justice climatique » garantissant que les populations vulnérables ne soient pas disproportionnellement affectées par le changement climatique.
Dans ce contexte complexe et multiforme qu’est celui du changement climatique, il apparaît clairement que la régulation juridique jouera un rôle central dans nos capacités collectives à relever ce défi majeur. Nul doute que ces questions occuperont une place centrale dans les débats juridiques et politiques des prochaines années.