Prêter son véhicule à un proche peut sembler anodin, mais lorsque l’emprunteur se trouve en état d’ébriété et commet une infraction, la situation devient plus complexe. Quelles sont les obligations du propriétaire dans ces circonstances ? Comment se protéger des conséquences juridiques ? Cet article vous apporte des réponses claires et détaillées.
Responsabilité du propriétaire en cas d’infraction commise par un tiers
La première question qui se pose est celle de la responsabilité du propriétaire en cas d’accident ou d’infraction commise par le conducteur emprunteur. En effet, selon le Code de la route, le propriétaire d’un véhicule est tenu responsable des infractions commises avec celui-ci, sauf s’il prouve qu’il n’était pas le conducteur au moment des faits. Cela signifie que si le conducteur emprunteur est contrôlé avec un taux d’alcoolémie supérieur à la limite légale ou cause un accident sous l’emprise de l’alcool, le propriétaire pourrait être tenu pour responsable.
Cependant, il existe une exception importante : si le propriétaire peut démontrer qu’il a prêté son véhicule à une personne qu’il croyait apte à conduire et qu’il ignorait son état d’ébriété, il ne sera pas considéré comme responsable. Pour cela, il devra fournir les coordonnées du conducteur et des preuves de sa bonne foi (par exemple, des témoignages attestant qu’il n’avait pas connaissance de l’état d’ivresse du conducteur).
Les sanctions encourues par le propriétaire et le conducteur
En cas de prêt de véhicule à un tiers en état d’ivresse, les sanctions encourues varient selon les circonstances. Pour le conducteur emprunteur, les sanctions sont bien sûr liées à l’infraction commise : amende, suspension ou annulation de permis, voire peine de prison en cas d’accident grave. En revanche, pour le propriétaire, la situation est moins claire.
Si le propriétaire est reconnu responsable de l’infraction commise par le conducteur emprunteur, il peut être condamné à payer une amende et voir son permis suspendu ou annulé. Toutefois, si le propriétaire parvient à prouver sa bonne foi et que l’emprunteur était en état d’ivresse à son insu, il pourra échapper aux sanctions pénales. Il demeure cependant exposé à des conséquences financières : si un accident a lieu et que l’emprunteur n’est pas assuré pour conduire le véhicule du propriétaire (ou si l’assurance refuse de couvrir l’accident en raison de l’alcoolémie), c’est le fonds de garantie des assurances obligatoires de dommages (FGAO) qui indemnisera les victimes, puis se retournera contre le propriétaire pour obtenir remboursement.
Comment se protéger en tant que propriétaire de véhicule ?
Pour éviter ce type de situation, il est essentiel d’être vigilant lorsqu’on prête son véhicule. Voici quelques conseils pour minimiser les risques :
- Vérifiez l’état du conducteur avant de lui confier votre véhicule : s’il a consommé de l’alcool ou des stupéfiants, refusez de lui prêter votre voiture.
- Assurez-vous que la personne à qui vous prêtez votre véhicule possède un permis de conduire valide et qu’elle est bien autorisée à conduire ce type de véhicule.
- Vérifiez auprès de votre assureur que votre contrat d’assurance couvre les dommages causés par un tiers au volant de votre véhicule. Si ce n’est pas le cas, souscrivez une garantie spécifique « prêt du volant ».
En résumé, prêter son véhicule à un tiers en état d’ivresse peut entraîner des conséquences juridiques et financières importantes pour le propriétaire. Pour se protéger, il convient d’être vigilant et de prendre certaines précautions. En cas d’infraction commise par le conducteur emprunteur, la responsabilité du propriétaire dépendra de sa capacité à prouver sa bonne foi et son ignorance concernant l’état d’ivresse du conducteur.