Le rachat de crédits est une solution financière permettant aux ménages, qui rencontrent des difficultés à rembourser leurs dettes, de les regrouper en un seul et unique prêt. Cette opération est encadrée par plusieurs lois afin de protéger les emprunteurs et d’assurer la transparence des transactions. Dans cet article, nous vous présenterons les principales dispositions légales relatives au rachat de crédits.
1. La loi Lagarde (2010) : le cadre général du rachat de crédits
La loi Lagarde, adoptée en 2010, a pour objectif principal d’améliorer la protection des consommateurs et d’encourager la concurrence entre les établissements bancaires dans le domaine du crédit. Elle apporte plusieurs modifications importantes concernant le rachat de crédits :
- Elle instaure un délai de réflexion obligatoire de 14 jours pour l’emprunteur avant d’accepter ou de refuser l’offre de prêt.
- Elle renforce les obligations d’information et de conseil à la charge des établissements bancaires.
- Elle établit un cadre légal pour les intermédiaires en opérations de banque et services de paiement (IOBSP), qui doivent désormais être immatriculés auprès de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) et respecter des obligations de formation et d’assurance responsabilité civile professionnelle.
La loi Lagarde a également mis en place le fichier national des incidents de remboursement des crédits aux particuliers (FICP), géré par la Banque de France, qui recense les emprunteurs en situation d’impayés. Les établissements bancaires sont tenus de consulter ce fichier avant d’accorder un rachat de crédits.
2. La loi Hamon (2014) : le droit à la résiliation annuelle
La loi Hamon a introduit plusieurs mesures concernant l’assurance emprunteur, qui est souvent souscrite dans le cadre d’un rachat de crédits. Parmi ces mesures, on peut citer :
- Le droit pour l’emprunteur de résilier son contrat d’assurance emprunteur dans un délai d’un an à compter de la signature du prêt, sans frais ni pénalités.
- L’obligation pour les établissements bancaires d’informer l’emprunteur, chaque année, du coût total de son assurance emprunteur et des possibilités de résiliation.
Ces dispositions visent à favoriser la concurrence entre les assureurs et à permettre aux emprunteurs de bénéficier de conditions plus avantageuses en matière d’assurance emprunteur lors du rachat de leurs crédits.
3. La loi Sapin 2 (2016) : la transparence et la lutte contre le surendettement
La loi Sapin 2 a apporté plusieurs modifications en matière de rachat de crédits, notamment :
- L’obligation pour les établissements bancaires d’informer l’emprunteur, lors de la proposition d’un rachat de crédits, des modalités de remboursement anticipé du prêt et des frais y afférents.
- Le renforcement des pouvoirs de la Commission de surendettement des particuliers, qui peut désormais demander aux établissements bancaires de procéder à un réaménagement ou à un rachat de crédits, si elle estime que cela est nécessaire pour résoudre la situation de surendettement.
La loi Sapin 2 vise ainsi à améliorer la transparence et à lutter contre le surendettement des ménages en facilitant l’accès au rachat de crédits.
4. La réglementation européenne : la directive MCD (2016)
Enfin, il convient de mentionner la directive européenne MCD (Mortgage Credit Directive), adoptée en 2016, qui harmonise les règles applicables aux crédits hypothécaires dans l’ensemble des États membres. Cette directive impose notamment :
- Des normes minimales en matière d’évaluation du risque de crédit par les établissements bancaires.
- L’obligation pour les établissements bancaires d’évaluer la solvabilité de l’emprunteur sur la base de critères objectifs et vérifiables.
- La mise en place de normes minimales en matière d’information et de conseil aux emprunteurs, notamment lors de la souscription d’un rachat de crédits hypothécaires.
La directive MCD vise à renforcer la protection des emprunteurs et à assurer un niveau de concurrence équitable entre les établissements bancaires au sein de l’Union européenne.
Conclusion
Les lois encadrant le rachat de crédits ont pour objectif d’assurer une meilleure protection des emprunteurs, en renforçant les obligations d’information et de conseil à la charge des établissements bancaires. Elles visent également à favoriser la concurrence entre les acteurs du marché et à lutter contre le surendettement. Il est important pour les emprunteurs d’être informés de ces dispositions légales afin de faire valoir leurs droits et de bénéficier des meilleures conditions lors du rachat de leurs crédits.